Cours A3 : les accidents nucléaires - Fukushima
L’accident nucléaire de Fukushima Daïchi au Japon le 11 mars 2011 résulte de la combinaison d’un séisme et d’un tsunami qui ont coupé les alimentations électriques de la centrale et détruit les capacités de refroidissement de 4 réacteurs. Fusion de cœur, explosions d’hydrogène et dispersion massive de radioactivité dans l’environnement caractérisent cet accident. Il est encore trop tôt pour faire le bilan exhaustif des conséquences humaines de cet accident.
Voilà ce que l’on peut en dire aujourd’hui à la suite de l’analyse rétrospective de toutes les informations disponibles.
- Le 11 mars 2011 est survenu un séisme de magnitude 9.0 au large de l’ile japonaise de Honshu. Il a entrainé l’arrêt automatique des 3 réacteurs en fonctionnement et à notre connaissance (pour l’instant) n’a pas entraîné de dégâts importants du génie civil au niveau des réacteurs. En revanche, le séisme a sévèrement détruit l’alimentation électrique externe (lien photo) et les diesels de secours se sont mis en route. La centrale de Fukushima avait été conçue pour résister à un tremblement de terre important et semble avoir résisté ;
- Le tsunami qui a submergé la centrale 45 minutes plus tard a noyé les diesels de secours, conduisant à une perte totale d’alimentation électrique et du refroidissement des réacteurs. Manifestement, la digue protectrice de 5,7 m a été sous-dimensionnée par rapport à la montée des eaux de 14 m. La centrale de Fukushima Daïchi n’avait pas été conçue pour résister à un tsunami aussi important et comme prévisible dès lors que le tsunami dépassait largement la cote maximale prévue, elle n’y a pas résisté ;
- Du fait de la perte de capacité de refroidissement, la fusion du cœur des réacteurs nucléaires n°1, 2 et 3 était inéluctable en quelques heures, de même que la production d’hydrogène génératrice d’explosions ;
- Les rejets aériens de radioactivité dans l’environnement ont duré 10 jours et ont représenté environ 200 000 TBq d’iode 131 et 58 000 TBq de Cs 137. Les rejets directs dans l’eau de mer des eaux contaminées de refroidissement ont entraîné des concentrations particulièrement importantes près de l'émissaire, rejets estimés à quelques 10 000 TBq. Au total, les rejets radioactifs dans l’environnement lors de l’accident de Fukushima ont été globalement 10 fois plus faibles que ceux de l’accident de Tchernobyl
- Déplacements de personnes : Au total, 160 000 habitants de la préfecture de Fukushima ont été déplacées du fait de l’accident nucléaire, en l’occurrence : 86 000 personnes considérées comme évacuées, 26 000 personnes qui ont préféré partir de crainte d’être évacuées plus tard et 48 000 personnes parties volontairement compte-tenu de la situation. Cette situation a entraîné beaucoup de souffrance pour les populations déplacées à la suite de l'accident et a contribué à une augmentation de la morbidité qui reste à évaluer. Les mesures de précaution et l’évacuation des populations générant un stress très lourd et étant un facteur de division, elles ne doivent donc être mises en œuvre que là où la situation radiologique du territoire l'exige vraiment. Des progrès sont à faire pour gérer avec plus de souplesse les évacuations : ne les pas forcer, ou en restreindre la durée dans les territoires faiblement contaminés, mais aussi accompagner le départ des familles qui le souhaitent et, à l’exception des zones très contaminées, laisser aux habitants un libre choix d’évacuer.
- Il n’est à ce jour à déplorer aucun décès directement imputable aux radiations. Le risque pour les enfants de développer des cancers de la thyroïde radioinduits fait l’objet de grandes études épidémiologiques dédiées.
- La gestion de cet accident est venue s’ajouter